Le samedi 2 avril, la Coordination Eau Bien Commun Rhône-Alpes et Attac Tarare/l’Arbresle organisaient dans le cadre de la 3ème édition du festival Ecologie – Economie, « L’eau, bien commun ?», une journée de formation, d’information et de mobilisation autour de l’eau. Rythmé par différents moments riches et variés, cet événement qui a rassemblé au total plus d’une centaine de personnes a vu se conforter le mouvement de l’Eau Bien Commun dans le Rhône, et tout particulièrement dans le pays de Tarare.
Citoyens et élus s’engagent pour changer les politiques de l’eau
Le matin, une formation à destinations des élus et de la société civile était proposée à l’espace Belfort. Ce temps de partage et d’échanges était axé sur les outils de reconquête d’une gestion véritablement publique de l’eau, en perspective des modifications des territoires avec l’application de la loi Notre. Réunissant une cinquantaine de personnes (élus, citoyens, militants, techniciens, directeur de régie, directeur de syndicat…), cette formation, réalisée par Gabriel AMARD, promoteur reconnu du retour de l’eau en service public, a permis de renforcer l’expertise des citoyens et des élus présents. Décrivant les différents modes de gestion de l’eau qui existent en France, cette formation a montré l’intérêt pour un territoire et pour les citoyens de se rassembler autour des différents enjeux de transformation des politiques de gestion de l’eau potable, de l’assainissement et de protection de la ressource. Seule une coopération étroite entre les différents acteurs de l’eau peut permettre l’émergence d’un véritable débat sociétal qui soit viable, démocratique et constructif.
Cette formation a fait émerger en début d’après midi plusieurs échanges autour des problématiques locales dans la gestion de l’eau sur l’intercommunalité du Pays de Tarare et celle de l’agglomération de Villefranche sur Saône. Ces échanges ont dégagé une volonté d’agir en réseau, avec l’appui des élus locaux et des coordinations Eau Bien Commun afin d’engager et de lancer des dynamiques locales pour le renforcement des compétences publiques de l’eau et du bien commun.
Fini la présidence, place à l’animation collégiale
L’Assemblée Générale de la Coordination Eau Bien Commun Rhône-Alpes, qui a eu dans l’après midi, a été marquée par un fort rajeunissement du Mouvement Eau Bien Commun régional et une place remarquable des femmes. Elle a adopté le principe de la gestion collégiale avec un bureau exclusivement composé de co-administrateurs. Au revoir le vieux triptyque président/trésorier/secrétaire si mal adapté aux principes de co-élaboration cher à la Coordination Eau Bien Commun. Cette représentation originale mais formelle de l’association est doublée par la mise en place d’une animation opérationnelle fluide, réunie chaque semaine : un véritable lieu collégial d’animation de la coordination est librement constitué des bénévoles et salariés qui entendent un temps donné s’investir plus fortement dans la coordination des actions et l’accompagnement des collectifs.
La Vague Citoyenne emporte le Pays de Tarare
En fin de journée a eu lieu une projection débat du film documentaire Vague Citoyenne. Réunissant environ 80 personnes, le film a éclairé la place du citoyen comme acteur de changement des politiques de l’eau et pour le bien commun. Le débat a vu l’intervention de José Douillet, élu de l’Arbresle responsable de la gestion de l’eau, membre de la délégation de l’environnement de la communauté de communes du Pays de l’Arbresle et vice-président du syndicat Mixte d’eau potable Saône-Turdine (110 000 habitants et 68 communes). Il a également réuni Pierre Pignard de l’association APADE, ancien élu à la commune de Joux.
Les échanges ont mis en évidence les importantes capacités d’action d’élus et de citoyens réunis sur une même ambition : une gestion de l’eau comme un bien commun. Ils ont mis en perspective les différents enjeux du droit à l’eau : tarification de l’eau, rapport aux usagers, protection de la ressource, responsabilité publique, risques de privatisation, usages de l’eau, patrimoine locale, fuites et entretien des réseaux (…) De nombreuses questions ont portées sur la loi Notre.